Les Mouches Video (MV)

Vous voilà donc, mes chers confrères
Moi qui ne vous attendait pas
Votre présence très peu familière
Me rempli le grand cœur de joie
Pardonnez-moi ce pauvre accueil
Je vous assure mon euphorie
Dieu sait, j'frais pas d'mal a une feuille
N'ayez pas peur, mes bons amis
Je vous l'confesse, c'est très peu grand
Un lit, une chaise pis un peu d'temps
Mais les docteurs sont certifiés
D'un papier pour Intelligents
Chu pas fou, y me l'ont dit
J'ai moi aussi mon p'tit papier
Mais le mien, c'est pour les soumis
Qui ont des mouches entrent les idées
Mais j'reste le même, j'reste heureux
J'ai toute ma tête pour rêver vieux
Je dirais même que les docteurs
Ont pas les mouches en leur faveur
Mais je sais jouer comme j'ai toujours su
J'ai rien qu'à porter mon chapeau
Et me voilà seul dans les rues
D'mon p'tit carnaval de Rio
J'ai conquis l'art de la pensée
Moi l'grand mentor du p'tit Rodin
Je fut bassesse et dignité
Sans même une seule trace de fond d'teint
J'espère qu'j'vous ai pas tué d'gène
Je comprendrais votre manque d'aisance

Chu peut-être seul sur ma p'tite scène
Mais l'ermite s'perds dans ma conscience
Et un jour je vais tâter le ciel
Comme il y a quelques lunes déjà
Mon bicycle c'tais grandi des ailes
Et j'ai volé auprès des oies
Dans le silence de l'irréel
Je me baignait dans les étoiles
La vie m'était soudain si belle
Puis subitement, ma roue déraille
Étendu, l'fémur éraillé
Je vois ces regards incertains
Qui m'épient comme un étranger
Un Pas-d'ici, un Ben-lointain
J'ai eu beau leur expliquer
Mon périple dans l'Univers
Jamais je n'aurais picoler
Assez pour un conte si sincère
Depuis mes mouches ont mal vieilli
Osaient me dire les bien lettrés
Tenant mon chapeau loin d'son nid
Je m'exclamait ; << Suis-je oublié >>
Oublié du ben long hiver
Oublié d'son beau visage
Y es tu aussi froid qu'hier ?
Y couvre tu tout le paysage ?
Les lettrés veulent pu m'voir dehors
Y disent qu'mes mouches vont mourir gelés
Y disent qu'un jour, peut-être plus tard
Quand j'serais guéri, j'les feraient volés
Parce qu'y pense que j't'un d'ses cas-la

Que la science à fait vomir d'encre
Mon esprit est, et restera
Aussi figé qu'un mât, qu'un ancre
Je sais que vous me comprenez
Nous sommes la preuve irréprochable
Qu'un mystère de la société
N'est pas toujours le vrai coupable
Quand un homme garde dans sa mémoire
Un désir aussi enfantin
Il le garde jusqu'à sa mort
Il le garde jusqu'à sa fin
Faique essayer de me << guérir >>
Moi, diplômé d'stupidité
À l'École des Sans-Avenirs
De la dite haute société
Car dans mon lit et sur cette chaise
Il y a une épopée écrite
Ch't'un Picasso, ch't'un Louis De Funès
S'accoutrant d'une tenue prescrite
Je vais bien, je vous assure
Je vous en supplie, n'ayez pas peur
Parfois, comme vous, j'fonce dans un mur
N'écoutez rien de ces docteurs
Montez sur ma bicyclette
Vous verrez ce que j'ai vu
C'que l'monde a j'té aux oubliettes
Quand leur jeunesse a disparu
Prenez ma main, mes bons amis
Et promettez moi une dernière chose
Avant que j'sois ben loin dicitte
Quand j'aurais enfin pris la dose

Si un jour, vous trouvé long
De tourner dans le même long cycle
Sachez qu'là haut, où dansent les cons
Vous verrez ptêt mon p'tit bicycle
Pis derrière moi, dites aux lettrés
Qu' j'les aiment pis d'jamais en douter
Mais jamais y auront tués
Toutes les mouches entre mes idées