Quand le soleil descend à l'horizon à Saïgon
Les élégantes s'apprêtent et s'en vont de leurs maisons
A petits pas, à petits cris, au milieu des jardins fleuris
Où volent les oiseaux jolis du paradis
Tendrement enlacés, se grisant de baisers
Les amants deux par deux cherchent les coins ombreux
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour, nuits d'ivresse, de tendresse
Où l'on croit rêver jusqu'au lever du jour !
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour !
Sur la rivière entendez-vous ces chants, doux et charmants ?
Bateaux de fleurs, où les couples en dansant font des serments !
Pays de rêve, où l'étranger, cherchant l'oubli de son passé
Dans un sourire a retrouvé, la joie d'aimer
éperdu, le danseur croit au songe menteur
Pour un soir de bonheur, on y laisse son cœur
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour, nuits d'ivresse, de tendresse
Où l'on croit rêver jusqu'au lever du jour !
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour !
Mousmée jolie dont mon cœur est épris, je veux l'oubli
Puisque de toi mon amour infini reste incompris
L'opium endort les malheureux et les emporte jusqu'aux cieux
Dans un nuage merveilleux de fumée bleue
Dans le soir qui s'enfuit loin des chants, loin du bruit
Sur la natte, endormi, le beau rêve a repris
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour, nuits d'ivresse, de tendresse
Où l'on croit rêver jusqu'au lever du jour !
Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour !