J'ai passé le cap
Toutes voiles dehors,
Traversé le lac,
Foncé vers le nord.
Je voulais m'enfuir,
Je ramais si fort
Mais le large était loin encore.
Portée par les flots,
J'ai cru, dans l'estuaire,
Noyer dans les eaux,
Notre amour à terre.
Je voulais le fuir,
Traverser les mers,
Accoster de nouvelles terres.
Au loin la côte, la maison haute,
Le vent du sud qui dessèche les pierres
Et fait les hommes rudes.
Le jour était haut,
Plus rien n'était sûr,
Perdue sur les flots
En pleine aventure,
Il me fallait fuir
Loin de tes parjures,
M'évaporer dans la nature.
Et le vent se lève,
La houle fait le dos
Rond qui me soulève
Au-dessus des flots.
J'ai bien cru mourir
Et pour revenir
À grand' peine vaincre les eaux.
Au loin la côte, la maison haute,
Le vent du sud qui burine les peaux
Et fait les hommes beaux.
Au loin la côte, la maison haute,
Le vent du sud qui dessèche les pierres
Et fait les hommes fiers.
J'ai perdu le cap,
Noyé tout au fond
Des eaux de ce lac
Mon chagrin profond.
J'avais cru m'enfuir,
Quitter le ponton
M'en aller perdre à l'horizon.