Votre innocence est d'une splendeur
Devant ses feintes vilenies
Incroyable est votre candeur
Quand on sait toutes ses félonies
Quand on sait tout de lui
Quand il n'en a plus après vous
Qu'il s'en va grignoter ailleurs
Qu'il n'est plus là sur vos genoux
Savez-vous ce qu'il fait ailleurs
Quel est son labeur ?
Un orpailleur de premier ordre
Vous faisant miroiter le ciel
Qu'on voit cueillir à d'autres cœurs
Des paillettes et puis s'en aller...
Quand il déballe ses oriflammes
Qu'il vous réclame tout près de lui
Soupçonneriez-vous d'autres flammes
Brûlantes au milieu de ses nuits
Le soupçonneriez-vous, lui ?
Lui, ne s'en prive pas et pour
éteindre toutes vos méfiances
On le voit faire à votre cours
Du mensonge toute une science
Avec suffisance
Lui le beau parleur, le vrai menteur
Vous faisant miroiter le myrte
Et qui s'effeuille au premier souffle
à la première bise venue
Mais votre innocence vous fait si belle
Moins il est là, plus il vous trompe
Plus moi je vous trouve belle...
Pour être infâme jusqu'au bout
On l'entend même se vanter
Et même se moquer de vous
Auprès de ceux que vous aimiez
En toute amitié
Votre récompense ici bas
C'est de le sentir près de vous
Quand chacun sait qu'il n'y est pas
Qu'il n'est pas celui devant vous
Que vous pensiez, mais...
Une ombre, à peine une entité
Abstraite et fuyante toujours
Qui vous revient comme en un songe
Quand se lève le petit jour...
Il pourrait vous empoisonner
à petit feu, jours après jours
Vous ne l'auriez jamais pensé
Lui qui vous contait son amour
Qu'il compte vos jours...
Un empailleur de vérité
Qui bientôt vous fera la peau
Lui qui vous fait déjà la vie
Impossible et vous qui l'aimez...