Quand j'aurai ma maison, ma maison de campagne
De l'argent à foison, et ma mie pour compagne
Quand j'aurai des jardins, des jardins pleins de fleurs
Des prairies des terrains, à s'y perdre par bonheur
Mes jambes seront trop fatiguées, et je ne pourrai plus marcher
Mais j'aurai ma voiture, un chauffeur attitré
Des valets en parures, pour servir mon café
Quand j'aurai un chinois, cuisinier diplômé
Je verrai devant moi, tous les plats raffinés
Je n'aurai plus une seule dent, je n'avalerai que de la purée
Mais j'aurai du whiskey, pour combler mon palais
Aussi bien que mes nuits, aux amours épuisés
Quand j'aurai un tableau, dans ma salle de séjour
Le plus cher le plus beau, que j'aimerai comme le jour
Alors mes yeux seront usés, je ne pourrai plus l'admirer
Mais j'aurai des jumelles, aux montures toutes en or
Je verrai avec elles, le détail mieux encore
Quand j'aurai des amis, qui viendrons très souvent
Pour jouer au rami, et parler du beau temps
Je serai stupéfait, de tenir dans mes mains
Les atouts demandés, les amis c'est malin
Ils me laisseront toujours gagner pour revenir et bien diner
Mais j'aurai un grand chien, plus fidèle et discret
Plus sincère tout au moins, que n'importe quel humain
Quand j'aurai dans mon parc, la piscine privée
Je dirai à Jean Marc, de m'apprendre à nager
Je ne pourrai plus toucher l'eau, des rhumatismes plein le dos
Mais j'irai à Venise, me bercer en gondoles
Mes grands pieds à ma guise, baigneront dans l'eau folle
Quand j'aurai tout cela, j'aurai quoi de plus beau
Qu'un soleil aussi chaud, pour chacun ici-bas
Je n'ai que vingt franc dans ma poche et des chansons dans ma sacoche
J'ai encore quelque part, un casier judiciaire
Aussi blanc que la peau, de ma mie en hiver
Et ma mie, que j'aime tant
M'attend