Au clair de lune
Mes souvenirs se dessinent,
En ombres chinoises, mouvantes,
Au clair de lune, elles s'animent
Je les reconnais, rassurantes.
Elles sont des morceaux de ma vie,
Chacune d'elles en son sein,
Brûle le scénario de mes nuits,
De mes jours sans lendemains.
Que donnerais- je au destin,
Pour rattraper ces heures ?
Qui me fuit entre les mains,
Je reste là impuissant voyeur.
Au clair de lune,
Je ne suis plus ta plume,
Au clair de lune,
Quelle infortune.
Dans la nuit les ombres sourient,
Se déploient autour de moi,
En ronde folle, mes démons rient,
Me frôlent, me touchent, me tendent les bras.
Passager innocent de ce monde,
Qui me quitte et me jette au vent.
La danse éperdue des ombres,
Se coulent en moi comme un amant.
Le cri de la pénombre m'appelle,
Vers ce chemin qui n'attend que moi,
Paysage de paradis artificiels,
Ou je vais enfin retrouver la foi.
Sans me retourner je pars vers elle ;
Sans incertitudes, confiant en moi,
De son écho la nuit m'appelle,
Et je courre me jeter dans ses bras.
Au clair de lune, ma vie défile,
Nue, sans fard et sans après
De mon ami pierrot, de ses comptines
A l'ultime illusion de ces années.
Au clair de lune
Quelle infortune
Je ne suis plus ta plume
A l'amertume.