Vrai, vrai, vrai, du temps que je rêvais
Vrai, vrai, vrai, je voyais tout en vrai
Rêves précis
Par-là, par-ci
Dont mon esprit était farcie
Madame, Vraie, vraie, vraie cette reine en sabots
Vrai, vrai, vrai, qu'elle s'appelait Isabeau
Vrai ce hippie en oripeaux
Vrais, vrais, vrais ce drapeau, ce crapaud
Vraie, vraie, vraie la soirée de famille
Vraie, vraie, vraie la tasse de camomille
Vrai ce violon, vrai ce ballon
Qui m'emportait loin du salon
Vrai, vrai, vrai ce vieux chemin de fer
Vrai, vrai, vrai qu'il menait en enfer
Et que saint Pierre
Dans la soupière
N'était plus qu'prisonnier d'Lucifer
Vrai, vrai, vrai le petit pensionnaire
Qui s'trouvait orphelin de sa mère
Vrai ce dortoir
Ces ombres noires
Toutes en soutanes de désespoir
Vrai, vrai, vrai, que parfois le courage
Me revenait en songeant au bel âge
<< À l'âge d'avenir >>, disait une voix
Celle d'un frère qui rêvait avec moi
Vrai, vrai, vrai ce studio qui s'anime
Vieux ciné, solitude sublime
Qui m'a permis de m'échapper
Vers des collines plus escarpées
Vrai, vrai, vrai que souvent on retombe
Avec parfois un pied dans la tombe
Et qu'il suffit pour remonter
De se dire : Je vais rire et chanter
Vrai, vrai, vrai, ce que furent ces histoires
Vrai, vrai, vrai qu'il faudrait pour y croire
Être à ma place un certain jour
Quand la vie embrasse l'amour
Vrai, vrai, vrai ce temps d'adolescence
Vraie, vraie, vraie cette douce espérance
Vrai ce chemin
Et vraie ta main
Vrai l'amant ami des lendemains
Vrai, vrai, vrai que les songes existent
Vrai, vrai, vrai que nous sommes des artistes
Quand nous rêvons
Et que nous savons
Faire de jolies bulles de savon
Vrai, vrai, vrai qu'aujourd'hui je vous aime
Souvenirs frais qui se muent en poèmes
Quand on peut dire c'est arrivé
Bien ou pire on peut dire j'ai rêvé
Car des rêves vrais ou faux
C'est bien vrai qu'il en faut