Je tape sur un piano videÇa sonne dans ma tête videComme la maison est videSans toiLa bête qui dort dans son antreSe réveille quand je rentreAlors elle me mange le ventreJe croisEt je pense au printemps qui va bientôt refleurirA cet hiver qui n'en finit pas de mourirA celui qui te chauffe même pas dans ses brasQui n'espère rien de lui qui n'attend rien de toiEt je dessine dans le videTon corps des pleins, des creux, des videsEt je pleure des larmes acidesPour rienJ'ouvre et je ferme des portesJe traverse des pièces mortesEt les portemanteaux ne portentPlus rienSur la table de chevetLe livre que tu n'as pas achevéÉcartelé comme une blessureTon odeur sur l'oreillerEt tes photos épingléesSur les mursJ'attends...J'attends...J'attends...Le printemps.Je veille, je monte la gardeJe m'enferme, je me barricadeComme Sur Anne, je regardeAu loin si tu n'arrives pasJ'ai mis ma vie sur table d'écoute24 heures sur 24, j'écouteC'est ma drogue, c'est mon goutte à goutteMais tu ne m'appelles pasJ'attends...J'attends...J'attends...Le printempsJe tape sur un piano videÇa sonne dans ma tête videComme la maison est videSans toiLa bête qui dort dans son antreSe réveille quand je rentreAlors elle me mange le ventreJe crois