O Eve, Eve, mon petitTe souviens-tu du paradis ?Un Dieu nous y gavait d'oranges et de cerisesMais une pomme un jour provoqua son courrouxEt nous voilà dehors, sans même une valiseSous l'orage et l'éclair, marchant droit devant nousO Eve, Eve, mon petitTe souviens-tu du paradis ?On cherchait un abri sous l'orage qui cogneLe ciel pleuvait des larmes, tu pleurais de la pluiePas l'ombre d'un palais, pas même un hôtel borgneAllons donc chez le diable ! Il n'était pas chez luiO Eve, Eve, mon petitTe souviens-tu du paradis ?Des siècles ont passé et nous voici ce soirDans cette chambre obscure, sous un toit de ParisAvec le paradis au fond de la mémoireEt des disques de jazz, au pied de notre litO Eve, Eve, mon petitTe souviens-tu du paradis ?Allons, viens près de moi, sans craindre de discordeLe pommier de ton corps ne m'est plus interditEt si Dieu, de nouveau, défendait que j'y mordeLaisse-moi le chasser de notre paradis...