Ah, c'que t'es grand !
Qu't'as une belle gueule
Et quand ton rir' m'a croché l'coeur,
Parc' que j'suis v'nue vers toi tout' seule
Sans que tu m'cherches,
Tu fais l'crâneur
Et, sur le boul'vard,
Quand tu t'balades,
Tu march' comm' un bel animal.
Tu r'gardes les femm's.
Ça m'rend malade
Et tu l'sais bien
Qu'ça m'fait du mal
Mais j'te dis rien
Parce que je t'aime.
Souffrir par toi
C'est bon tout d'même.
Tu pourrais m'faire
Plus de mal encore
Que j'dirais rien,
Alors t'es fort.
Parce que t'es grand,
Moi toute petite
Et que tes poings
Ont l'air d'être lourds,
J'dis toujours oui
Et t'en profites
Et j't'obéis.
Tu gagnes toujours.
Ah... t'es pas méchant.
T'es un peu brute.
C'est pas d'ta faute
Si t'es comm' ça,
Et puis moi
J'aime pas les disputes.
J'ai peur des coups,
On s'refait pas.
Alors j'dis rien
Parce que je t'aime
Et qu't'obéir
C'est bon tout d'même.
Puis ça vaut mieux
Car j'aurais tort.
Y a qu'à nous voir,
C'est toi le plus fort.
Mais y a des jours
Où t'es plus l'même.
Quand t'as l'cafard
Ou des ennuis,
Quand t'as besoin d'sentir
Qu'on t'aime
Et ces jours-là,
Tu deviens tout petit.
Alors j'te prends
Sur ma poitrine.
J'écoute ton c?ur
Et c'est très doux.
J'deviens toute grande
Et j'te câline.
J'suis presque heureuse
Et j'oublie tout.
Là, dans mes bras,
T'oses plus rien dire.
T'as sur les lèvres
Un beau sourire
Et, comme un p'tit môme,
Tu t'endors.
Ben là... vraiment,
C'est toi l'plus fort.