Ce sont ces autres qu'on oublie
Au nom désert de la finance
Qu'on jette à pied de leur pays
Vers d'autres rêves perdus d'avance
Ce sont des taures plein la télé
Qui nourrissent notre indifférence
Entre deux reines publicités
Qui se pavanent d'à qui la chance
Ce sont des enfants dans les rues
Bâillonnés à la baïonnette
Qui n'ont d'amour que la vengeance
Enrayés à la mitraillette
On ne laisse pas mourir les bêtes
Comme les humains de la planète
Ce sont des yeux sur le ciel bleu
Qui vibrent encore aux cerfs-volants
Apprivoisés pris de poussière
Brûlés de peau sans autre enfer
Ce sont des rires affamés
Qui hantent en chœur les nuits d'été
Ce sont sur un petit navire
Les perdants de la courte paille
Dont on dit qu'ils n'ont rien à dire
Numérotés simple détail
Ce sont des êtres éliminés
Par la guerre à la pauvreté
Entre confort et satiété
Peu d'entre nous relèvent les manches
Ce sont nos choix dépaysés
Chacun sa vie chacun sa chance
Qu'il est facile d'abandonner
De se lasser de la souffrance
On ne laisse pas mourir les bêtes
Comme les humains de la planète
Ce sont des yeux sur le ciel bleu
Qui vibrent encore aux cerfs-volants
Apprivoisés, frères de poussière
Brûlés de peau par la misère
On ne laisse pas vivre les bêtes
On ne laisse pas mourir les bêtes
Comme les humains de la planète