Je regardais la nuit passer
Sur mon canapé avachi
Sur l'écran plat, le défilé
D'une chaîne info pour l'insomnie
Comme d'autres comptent les moutons
En fixant le plafond du ciel
J'ai vu des horreurs à foison
Mais n'ai pas trouvé le sommeil
Et en admettant qu'il existe
C'est là mon éternelle question
Et en admettant qu'il existe
Le bon Dieu est-il toujours bon ?
Je regardais le temps passer
L'esprit tourné vers l'au-delà
En pensant à ceux que j'aimais
Serrer si fort dans mes bras
Que sont mes amis envolés
Fauchés en pleine force de vie
Alors que des tas d'enfoirés
Meurent centenaires et dans leur lit
Et admettant qu'il existe
C'est là mon éternelle question
Et en admettant qu'il existe
A-t-il de divines raisons ?
Je regardais le vent souffler
Dans cette longue nuit de tempête
Quand sur l'écran j'ai pu noter
Que le diable était de la fête
J'ai vu hurler comme des loups
De drôles de gens, de drôles de têtes
Le Moyen Âge et quelques fous
Qui se prenaient pour des prophètes
Et en admettant qu'il existe
C'est là mon éternelle question
Et en admettant qu'il existe
Quel dieu peut faire tant de démons ?
J'ai regardé filer la nuit
Priant pour ce monde en délire
Et au matin j'ai bien compris
Que j'aurais mieux fait de dormir
Car en admettant qu'il existe
À défaut d'une religion
Et en admettant qu'il existe
Je me suis fait une raison
Et en admettant qu'il existe
Tant de points d'interrogation
Oui en admettant qu'il existe
Dieu est une éternelle question.