Avec les vieux mots
Les anciennes rimes
J'arrive trop tôt
J'arrive trop tard
J'arrive trop tôt
Pour casser la lime
J'arrive trop tard
Pour prendre ma part
Ma part c'était toi
Ma part c'était elle
C'était vous trois fois
Nous quatre et vous deux
Ailleurs c'est à toi
Que je suis fidèle
Je vieillis pour deux
Je m'importe peu
Je guette ma saison
Du coin de l'oeil
Je n'ai pas de maison
C'est mon orgueil
Je refais des jeux
Que j'ai vu refaire
Quand je nomme Dieu
C'est à mon insu
Je fais des adieux
Mais c'est sur la terre
Par vice ou vertu
Rien ne m'a déçu
Loin dans la maison
Une jeune fille
Guette à l'horizon
Mon ombre et mon pas
Mais c'est sans raison
L'âme se gaspille
Paisse le veau gras
Je ne viendrai pas
Vous me croyez maison
Je suis dehors
Vous me voyez saison
C'est un décor
Il fait mil huit cent
Et c'est mon grand-père
On verse le sang
Comme les liqueurs
Tes yeux et tes dents
Diamants et rivières
Arrêtez ce coeur
J'ai peine et j'ai peur
J'ai peur de passer
Sans t'avoir fait naître
J'ai peur d'entasser
Tes noms sur les miens
Peine et peur d'aimer
Devant ta fenêtre
Et je m'en souviens
Tu n'en diras rien
Vous me cherchez maison
Je meurs ailleurs
Je quitte ma saison
À son meilleur
Avant d'inventer
Ma vie éternelle
Je veux m'acheter
Le cri d'un hibou
L'immortalité
Dort dans ta prunelle
Je n'ai plus beaucoup
Le temps ni le goût
Qui sème l'argent
Récolte la bombe
Va voir dans le champ
Si le foin est beau
Mets des fleurs aux gens
Loin avant la tombe
Tes prochains robots
Moins sots et plus beaux
N'était point ma saison
Les jeux sont faits
Tu sauras mes raisons
Si je m'en vais