Comme les continents dérivent
Comme les épopées s'écrivent
Jour après jour et mot à mot
En de personnelles églises
L'homme se fait dieu sans surprise
À l'horizon des animaux
Ma fière, ma douce
Les siècles nous poussent
Vers les saisons rousses
Aux portes du froid
Ne me demande pas pourquoi
Je crois
Marche avec moi
Nous n'apporterons pas les livres
Les beaux jeux auxquels ils se livrent
Nous feraient croire à des radeaux
Laissons les machines poursuivre
Leur mensonger rêve de vivre
La mort inscrite dans nos os
Ma fière, ma douce
Les siècles nous poussent
Vers les saisons rousses
Aux portes du froid
Ne me demande pas pourquoi
Je crois
Marche avec moi
Nous tirerons de quelques tiges
Des roseaux que le vent néglige
La frêle voix du chalumeau
Avant que ma chanson se brise
Sur un bruit qui la dépayse
Et lui fait ravaler ses mots
Ma fière, ma douce
Les siècles nous poussent
Vers les saisons rousses
Aux portes du froid
Ne me demande pas pourquoi
Je crois
Marche avec moi
Puis ils sont sortis de la ville
Vêtus de leurs îles fragiles
Tirés par cent mille chevaux
Vers les océans chimériques
Dont ils feront leurs Amériques
À coups de coeur et de couteau
Ma fière, ma douce
Les siècles nous poussent
Vers les saisons rousses
Aux portes du froid
Ne me demande pas pourquoi
Je crois
Marche avec moi
Marche avec moi
Marche avec moi