J'viens de laisser à la porte
Mon numéro d'écrou deux mille six cent vingt trois
Ca fait deux ans que j'attendais c'moment là
Tout ça pour un camion de vieux tuyaux de plomb
Piqué sur un chantier
J'me suis r'trouvé tout seul les autres s'étaient tirés
Fait encore noir dans les rues j'suis glacé
Je n'ai que l'costume d'été que j'portais lorsque je suis entré
Ca f'ra longtemps le 10 juillet
Que j'attends de pouvoir t'embrasser
Et ce matin je te reviens
Tu m'entends bien
Je te reviens
Le courrier censuré, mes dents qui pourrissaient
La menace du mitard
Pour un rien les matons qui t'suppriment le parloir
La nuit ils f'saient la fouille
Fallait rester tout nu
On n'était plus des hommes
Qu'est-ce qu'on peut d'venir con quand on porte l'uniforme
J'crois bien que j'ai payé tout ce que je devais
Mais quand on sort d'ici on n'a jamais fini d'payer
Je s'rai plus jamais comme avant
J'aurais toujours dans l'dos un surveillant
Mais ce matin je te reviens
Tu m'entends bien
Je te reviens
J'en ai vu qui s'pendaient
Des jeunes que l'on violait
D'autres qui s'ouvraient les veines
C'est vrai qu'on s'laisse aller quand plus personne vous aime
Quand j'regardais le ciel au-d'ssus de la centrale
Même quand il était bleu j'le voyais toujours sale
Le seul espoir qu' j'avais c'était toi
Nous deux on a payé deux fois
Et ce matin je te reviens
Tu m'entends bien
Je te reviens
Oui ce matin je te reviens
Tu m'entends bien
Je te reviens