Sors de ce corps,
Jaillis, prends, fonce
Et prends encore
Anime, anime, anime
Bois ce qui luit
Prends ce qui touche
Survis, écris, écris, écris
Calme ton indulgence
Soigne ton évidence
Secoue, secoue, gémis
Inonde de violence
Arrose le destin
Chasse au milieu d'un train
Dévergonde le mal
Dérange les objets
Eradique le faux
Souviens-toi de naguère
Reprends ta voix d'enfant
Sans te déshabiller
Soulève ta défaite
Reviens à l'insensé
Arrête de pleurer sans cesse
Encanaille toi, piaille
Ris de demain
Des jours sans fin
Fêle la suffisance
Implore ton pardon
Fonçe dans l'existence
Casse le mur des cons
Tu te retrouveras
Demain, ailleurs, partout
Fais flèche de tout bois
Casse les coeurs rompus
Envoie-toi mont-en-l-air
Excommunie la foudre
Chasse, chasse, l'orage
Et fait parler la poudre
Divise tes humeurs
Ecoute le temps qui braille
Suis ta mauvaise humeur
Prends du vin pour la route,
Choisis entre les routes
Celle qui te torture le mieux
Fais de ton mal
Comme on fait de son mieux
Accélère la cadence
Ralentis l'immobile
Chasse la transparence
Rends-toi dans un asile
Fissure les complexes
Exhale de ce monde
Un parfum de conteste
A trois bornes à la ronde
Surprends-toi, fais semblant
D'adorer les nuages
Tu t'y verras dedans
Dans la course aux orages
Eclate tes tourments
Arrache-toi du fond
Sens le bonheur vivant
Prends la main d'une gosse
Offre lui ton sarment
Oublie la démesure
Elance toi sauvage
Plie pourvu que ça dure
Et fait parler la rage
Romps le modèle social
Epargne-toi des cons,
Mets la main dans l'Oural
Et fait monter le son
Vis dans un autre monde
Aveugle et solitaire
Laisse échapper la sonde
Et prends le bain de mer
Jalouse le pollen
Excelle dans le mal
Appuye-toi sur ta peine
Et ton point cardinal
Choisis les vents coureurs
Accentue le signal
Collectionne les feux
Abreuve les étoiles
Empêtre-toi du peu
De bonheur immoral