Des sentiers bleus de lavandeJusque sous les pins des LandesOù le vent m'a caressé,J'ai cherché.Le long de l'Hérault tranquille,Dans les rues grises des grandes villes,Sous la voûte céleste étoilée,J'ai cherché.Aux merveilleuses fins d'automne,Quand la couleur des feuilles donneAux arbres leur merveilleuse clarté,J'ai cherché.Terre humide sous mes épaules,A l'ombre des larmes d'un saule,Sur l'herbe tendre, allongé,J'ai cherché.Les jours passés me reviennent,Parfum d'une forêt vosgienne,Rivière où j'allais pêcher,J'ai cherché.C'est ma sur âme, ma frangine,La neige, ô la neige divineChantait sous mes pas d'écolier.J'ai cherché.Hier enfant dans ma chambreA l'aurore aux couleurs d'ambre,Pressentant le grand mystère,J'ai cherché.Plus tard, aux premières conquêtes,A l'heure des premiers baisers,Si troublante qu'il ne m'en resteRien d'autre que le besoin d'aimer,Quand tout le reste s'arrête,J'ai cherché.Où où est la source ?C'est une étoile sous la mer,C'est la Grande Ourse.Un voilier blanc sous l'azurQui poursuit sa course.Où est l'eau pure ?Où, où trouver l'airQui fera de l'homme obscurUn homme lumière,D'nos âmes diviséesUne âme entière ?Où est l'eau qui désaltère ?Dans la guarrigue en Provence,En Inde sous le ciel immense,Au soleil de février,J'ai cherché.La nuit langoureuse lasciveEnv'loppant toute âme qui viveD'une éternelle infinité,J'ai cherché.La nuit, lumière indicibleOù l'on perçoit l'invisible,Où se dévoile enfinL'éternité.Dans les rêves où tout arrive,Où l'on peut voir l'autre riveEt s'envoler de l'autre côté,J'ai cherché.Terre humide après l'averse,Par les chemins de traverse,Au cur des vastes Cévennes,En été.Respirant aux heures propicesLe souffle des muses inspiratrices,Dans mes chansons, sur la scène,J'ai cherché.Le berceau originel,Le foyer universel,Partout sur la Terre,J'ai cherché.Et c'est ma dernière conquête.C'est mon ultime volonté.Dans mon corps et dans ma tête,Rien d'autreQue le besoin d'aimer.Dans l'infini bonheur d'être,J'ai cherché.Où, où est la source ?C'est une étoile sous la mer,C'est la Grande Ourse,Un voilier blanc sous l'azurQui poursuit sa course.Où est l'eau pure ?Où, où trouver l'airQui fera de l'homme obscurUn homme lumière,D'nos âmes diviséesUne âme entière ?Où est l'eau qui désaltère ?C'est elle en moi, ce feu qui brûle.C'est elle, ce besoin d'aimer.Elle en moi qui coule et chaque celluleContient l'infinie liberté.C'est elle en moi, ce feu qui brûleC'est elle, ce besoin d'aimerC'est elle en moi, ce feu qui brûleC'est elle, ce besoin d'aimer.