Si Allah me donne un fils,Rien qu'un fils.Si mon fils, en venant au monde,A des yeux qui ne voient même pas l'ombre,Alors chaque printemps,Je lui décrirai le grand fleuv' dans les champs,Sur les collines, dans les vergers,Les fleurs des orangers.Mais moi, pauvre fellah,Qui, au café, ne trouve pasUn partenaire aux dominos,Je pourrai alors marcherDans la grande rueAvec un filsSur mes épaules nues.Si Allah me donne un fils,Rien qu'un fils.Si mon fils n'entend par le vent,Les mots de tendresse de ses parents,Allah pour lui parlerEn mon cur plein de volonté,J'apprendrai avec patience, avec amour,Le langage des sourds.Mais moi, pauvre fellahQue le patron ne salue pas,Avec ma paie le vendredi,A pied, j'irai au marché,Le soir, acheterA notre filsDes chaussures, des jouets.Si Allah me donne un fils,Rien qu'un fils.