Puisqu'en toi grondent des colères que je ne connais pas
Puisqu'en toi roulent des peines amères qui t'éloignent de moi
Puisque l'hiver revient déjà malgré la houle blonde du mois d'avril
Malgré les giboulées, les évangiles, les prières où je m'exile
Repars, mon étranger
Repars, ne dis pas au revoir
Je te laisse le sel de l'île où nous avions été
Je te laisse le sel comme preuve de l'été
Puisqu'en moi murmure déjà des rumeurs étrangères
Puisque mes souvenirs de toi dans mes rêves s'altèrent
Puisque je perds quelque fois la mémoire de ta voix et de ta peau
Et puisque quand mon cœur bat ton écho, s'éloigne loin de moi
Repars mon étranger
Repars ne dis pas au revoir
Je te laisse le sel de l'île où nous avions été
Je te laisse le sel comme preuve de l'été