On m'a toujours abrutie d'histoires à dormir debout
De conneries à ne pas servir aux aliénés
Alors je me mettais à croire aux contes de fées
Je me disais qu'après l'hiver viendrait forcément l'été
J'avais l'impression de vivre dans un roman de gare
Une comédie de boulevard, un bouquin à l'eau de rose
Mais en fait le scénar est pourri comme la prose
C'est brutal, c'est violent, ça indispose
Je suis à présent comme l'héroïne d'un vieux film noir
En carence de sérotonine et la tronche dans le brouillard
Un peu comme le personnage de ce mauvais polar
Criblé d'espoir, jusqu'à l'overdose
Ça fait longtemps que je ne crois plus aux Happy End
Que je ne crois plus aux miracles et à l'Arlésienne
Ça fait un long moment que j'arpente la scène
Je n'ai toujours pas vu de licornes et de sirènes
J'ai bien tenté de corriger cette fable triste et décousue
Mais on est condamnés à respecter un scénario convenu
Crois-moi, je me repasse le film en continu
A quoi bon poursuivre nos rêves s'ils sont déjà révolus ?
Tu crois que la fête est finie, que nos illusions ont vécu
Qu'on a tout bouffé, tout écumé, tout vu
Qu'on nous a trompés, qu'à l'évidence c'est terminé
Qu'après l'hiver ne vient jamais l'été
Je me demande si on s'est pas juste plantés d'itinéraire
Si on a pas tout fait à l'envers
Crois-moi, je me repasse le film depuis le début
Et je crois qu'en chemin on s'est perdus
Ça fait longtemps que je ne crois plus aux Happy End
Que je ne crois plus aux miracles et à l'Arlésienne
Ça fait un long moment que j'arpente la scène
Je n'ai toujours pas vu de licornes et de sirènes
Je serais peut-être la dernière à quitter la scène
A croire aux miracles et à l'Arlésienne
Ça fait un long moment que j'arpente la scène
J'ai encore le temps des licornes et des sirènes