Je t'ai enterrée, je t'ai laissé pousser, je t'ai laissé ressusciter et je t'ai corrigée.
Je t'ai aimée, ma peste noire, louangée fort comme le sort.
Je t'ai empaillée comme un fauve.
Je t'ai laissé m'embaumer.
Figé, ciré, asséché, momifié.
J'ai joué au sourd et muet comme si tu restais secret.
Resté, caché comme couvert de honte.
Vicié, la lèpre sur le pauvre monde.
J'ai négligé ma peste noire, gavé la bête à l'espoir.
Reviens, sublimé comme un besoin.
Maintiens, on ne s'efface jamais bien.
J'ai retrouvé ma peste noire, fermé mes yeux pour la voir.