J'entends parler sans répit
D'un vieil homme et de sa maison
On y côtoie la folie
Qui se marie à la raison
Là-bas la vie est paisible
Tous les cœurs sont au chaud
La musique est la bible
De ce hâvre de Cap-aux-Os
Sur le bord de la falaise
J'entends chanter l'eau de la mer
Je m'étends à mon aise
Je me calfeutre dans mon repaire
Je me berce dans les vagues
Je laisse couler l'air du temps
Qui s'insère comme une bague
Au doigt du ciel triomphant
Mon esprit qui gambade
Se promène entre les grains de sable
Il s'offre même une ballade
Dans l'intrigant pays des fables
Il y rencontre une fourmi
En train de faire la morale
Sur une plage de Gaspésie
À une certaine cigale
Mais la cigale, sans bouger
Préférait boire le soleil
Qui venait la cajoler
Comme une musique à son oreille
C'est pourquoi la fourmi
N'eut d'autre choix que de partir
Chercher un autre pays
Où on ne chante pas le plaisir
Mais juste comme elle quittait
Me laissait ivre dans ma bulle
Je ne me trouvais plus en paix
Je cherchais même le recul
C'est alors qu'à ce moment
La sirène d'un bateau
A fracassé mon élan
Dans la rêverie des mots
Heureusement que par la suite
J'ai eu droit à toute une scène
Pour mon esprit en fuite
Un spectacle de sirènes
J'ai côtoyé la beauté
Elle a bercé mon œil
Qui s'est laissé enivrer
De la recevoir sur son seuil
Je savais que par ici
On provoque le destin
Qui nous le rend à souhaits, ravi
Et qui nous tend la main
Lors de journées plus sombres
Je revisite ces souvenirs
Qui transforment les ombres
En de malins plaisirs...