Parfois un silence
Trahit nos chagrins
Seul un plaisir en semence
Peut lustrer notre écrin
Fignoler nos ignorances
C'est vouloir moudre le grain
Être levure de la patience
C'est prendre vie en son sein
L'immuable torpeur
Qui habite nos faiblesses
Se complaît dans la noirceur
En fait son maître d'orchestre
Une tentative vaine
Désespoir d'étincelle
C'est un espoir d'ébène
Une lassante ritournelle
-REF-
Le train de la mort est sans remords
Il ne faut pas attendre qu'il nous prenne
Il faut sortir notre panache
Le colorer en pleine face
Le train de la mort est sans remords
Il nous attend sur le pied de la gare
Il faut le faire dérailler
Avant qu'il ne soit trop tard
Choyé en vers libres
Gratifiant envers l'Homme
Je veux m'étendre comme le Tibre
À la grandeur de Rome
C'est la beauté de la plume
Les ailes dont elle provient
Qui colorent l'écume
Et qui pavent les chemins
Je préfère adopter
Une image féconde
Qui se laisse caresser
Et qui de sens inonde
Des pensées écartées
Qui pour cause de famine
Ne savent vaciller
Que dans l'encre de Chine
-REF-
L'alliance en douceur
Entre le << penser >> et l' << agir >>
C'est s'élever à la hauteur
Que ne perçoit plus la mire
Ainsi surélevé
L'horizon est assez dense
Pour engouffrer les chagrins
Et rompre les silences...
-REF-