Animal cornu
Qui devance l'astre bleu
Tu effraies les chiens
Malades de ce monde
Tes yeux brillants
Émissaires de malheur
Percent la pénombre
Infâme dystopie
Te possède en son nid
Et laisse un lierre noire
T'étouffer en son sein
Les cendres se mêlent aux flocons
Pour retomber et recouvrir ton corps froid et maigre
D'un drap blanc délicat et éphémère
Qui te tient quelques instants mais à jamais
Dans la mémoire de cette forêt
Et sur ta chaire mes larmes feront croître
Quelques bourgeons d'espérance
Et sur ma chaire tes larmes feront croître
Quelques hortensias véreux de honte
Sali par le monde
Tu peines à donner ton exutoire
Quand cette morbide symphonie
T'attache et te fait voir
Un dernier souffle de folie
Tremblant de désespoir
Face à l'horizon brumeux
Tu quitteras à jamais cette terre
Empoissonnée d'échec
Empoisonnée de feu
Homme pur
Tu nages dans un brouillard
Torrent de poisons indigestes
Homme pur
Tu rampes en sanglots
Asphyxié par l'irréel
Nous sommes le diable
Perfide, avarié
Le destin putride
Nous sommes la lame
D'un monde égorgé
Ton traitre martyr
Nous sommes un arbre paré de fer