Il fallait saisir un pays si grand
Au-delà du ciel courait l'horizon
Un pays si froid, un pays si blanc
Il fallait le vaincre et bâtir maison
Nous aimions entendre rugir les moteurs
Et sur le métal les marteaux qui tonnent
Nous étions l'avenir, nous étions vainqueurs
On n'arrête pas la marche des hommes
La marche des hommes
Mais je ne vois plus la plaine sauvage
L'ancienne frontière jamais profanée
Encore envahie, encore dominée
Petite est ma terre au cœur de l'orage
Au cœur de l'orage
Et c'est tout ce que j'ai et c'est tout ce que j'aime
Et c'est tout ce que je veux garder
Y'a le temps de brûler, y'a le temps où l'on sème
Le temps de prendre et le temps de donner
Le monde bascule, j'essaie de comprendre
Et je ne crois plus tout ce qu'ils m'ont dit
Je n'veux plus me taire, je n'veux plus attendre
Ils vont tous partir, moi je reste ici
Moi je reste ici
Et c'est tout ce que j'ai et c'est tout ce que j'aime
Et c'est tout ce que je veux garder
Y'a le temps de brûler, y'a le temps où l'on sème
Le temps de prendre et le temps de donner
Jusqu'aux bouts de mes doigts
Dans chacun de mes gestes
Jusqu'au bout de ma voix
Et par chaque caresse
Il faut garder la source
Il faut guérir le vent
Y'a un enfant qui pousse
Tout respire en même temps
Et c'est tout ce que j'ai et c'est tout ce que j'aime
Et c'est tout ce que je veux garder
Y'a le temps de brûler, y'a le temps où l'on sème
Le temps de prendre et le temps de donner