Toutes les autoroutes
Se ressemblent la nuit
Elles sont sans déroute
Et déroulent l'ennui
Des villes d'où elles viennent
Et des villes où elles vont
Mais jamais ne parviennent
À percer l'horizon
Et les phares se toisent
S'appellent sans espoir
Puis vitement se croisent
Et se noient dans le noir
Et le noir goutte à goutte
Les avale sans bruit
Toutes les autoroutes
Se ressemblent la nuit
Une radio lointaine
Fredonne au voyageur
Une musique ancienne
Qui le transporte ailleurs
À l'époque où ses rêves
Ressemblaient à demain
Et la mort fait la trêve
L'espace d'un refrain
C'est un sourire fade
Qui verse un faux café
Dans une fausse rade
Où le rêveur fané
Vient secouer ses doutes
Sans savoir s'il a fui
Sans savoir si sa route
Le ramenait chez lui
Toutes les autoroutes
Se ressemblent la nuit