Ma mère, ouvre le placard des toilettes
Je m'aperçois, qu'il y a des dizaines de médocs différents
Des traitements lourds comprimés dans des boîtes blanches
Et toi tu m'dis Faut ouvrir une pharmacie à la maison
J'me souviens de tout, des départs en taxi, du corps qui s'affaiblit
Mais du regard aimant, toujours le regard aimant
Les moments où tu te réveilles dans la nuit
Les gyrophares des pompiers qui scintillent
Papa qui revient dans l'après midi, après des heures de radiothérapie
Jamais une plainte, comme si vous acceptiez, et vous vouliez conjurer le sort
Pourtant tirés au sort, pour porter un malheur indicible
C'est bien la première fois qu'on gagne, foutue loterie
La pharmacie, à la maison
Une foudre qui tombe, sans nous abattre
Tout qui vacille, faisons nous signe
Virons la pudeur, superposons nos cœurs
Superposons car j'vise l'alignement, pas seulement des planètes, mais aussi de nos vies
Le choc quand j'ai appris la nouvelle, l'impression que le bateau ne navigue plus droit
C'est dans ces moments là que j'ai senti le plus d'amour, le plus de complicité
Un câlin plein de larmes mais aussi d'espoir comme si l'épreuve avait déjà commencé
Han, han, vous allez le faire, vous vous battez jusqu'au bout
Han, han, dans le couloir tu me dis que tu m'aimes je pleure dans tes bras
Han, han, vous tirez des leçons dans les moments les moins doux
Han, han, j'suis si fier de votre dédication corps et âme
Papa, Maman mon cœur bat pour vous
J'connais personne d'aussi proche de moi, qui calme mes peurs, mes angoisses en un regard
La pharmacie, à la maison
Une foudre qui tombe, sans nous abattre
Tout qui vacille, faisons nous signe
Virons la pudeur, superposons nos cœurs