Elle glace le sang, brise les élans
Elle serre les fesses, elle claque des dents
Mouille les culottes, rend les cheveux blancs
Elle ouvre la porte dans un coup de vent
La peur nous fige et nous endort
La peur nous suit même dans la mort
On a tous un monstre dans la vie
Bien caché en dessous de notre lit
La peur des clowns qui font brailler
De voir un ours même empaillé
De perdre sa mère au centre d'achats
De perdre son père deux semaines sur trois
Un chien qui jappe au bout de sa corde
Y a tu quelqu'un dans la garde-robe ?
Y a plus de bruit passé minuit
La peur est grande quand on est petit
Elle glace le sang, brise les élans
Elle serre les fesses, elle claque des dents
Mouille les culottes, rend les cheveux blancs
Elle ouvre la porte dans un coup de vent
La peur nous fige et nous endort
La peur nous suit même dans la mort
On a tous un monstre dans la vie
Bien caché en dessous de notre lit
Puis vient la phobie des bibittes
La chienne d'aimer ou de venir trop vite
De perdre la face, de perdre ses cheveux
De perdre ma place si je fais pas mieux
Et si le parachute s'ouvrait pas
Et si le téléphone sonnait pas
À chaque deux pas je me sens suivi
La peur augmente quand on grandit
Je mets mon ti-casque
Ma crème solaire
Je barre bien la porte
Je laisse de la lumière
Je prends des REERS
Je fais mes prières
Peur d'avoir peur
Sur-angoissé
Sur-assuré
Surprotégé
À double tour
Dans mon loyer
Une double boucle
À mes souliers
L'angoisse de partir sans prévenir
Sans laisser de traces, sans voir venir
De perdre sa femme ou sa raison
De passer Noël à l'abandon
Bédaine de bière ou bien cancer
Qu'est-ce qui me mènera au cimetière
Y a tu vraiment quelque chose après
Quand on vieillit, la peur renaît
Mais anyway il faut s'y faire
Les monstres sortent rarement de leur tanière
Sauf pour venir comme par hasard
Faire la cuillère sur notre lit de mort